Ernesto "Che" Guevara : 1ère partie : de son enfance à la chute du régime de Batista à Cuba (1928-1959)

28/01/2017

Aujourd'hui, nous connaissons "l'homme au bérêt" comme une personne généreuse, se battant pour la liberté de chacun. Un leader communiste luttant contre l'impérialisme des Etats-Unis dans tout le continent américain. Un médecin qui a préféré aider les plus démunis plutôt de de devenir un chercheur dans un laboratoire. Un martyr lors de la Révolution Bolivienne car il s'est fait exécuter par la CIA et sûrement par le KGB.
Voilà ce que représente Che Guevara aux yeux de tous ! Maintenant, laissons le mythe de côté et intéressons nous sur Ernesto Rafael Guevara de La Serna.

ENFANCE

Ernesto Rafael Guevara de la Serna est né le 14 juin 1928 à Rosario en Argentine et est le premier enfant de Ernesto Guevara Lynch et de Celia de la Serna y Llosa et va être l'aîné d'une famille de cinq enfants : Celia, Roberto, Ana Maria et Juan Martin. Ils sont de lignée aristocratique mais vivent comme une famille de classe moyenne. Ernesto passe son enfance à Cordoba, qui est la 2ème ville d'Argentine.


Son père l'initie au jeu d'échec dès l'âge de 3 ans et participe à des tournois dès 12 ans. Sa mère, quant à elle, lui partage son amour pour la littérature et la langue française dont il parlera couramment. Dès son plus jeune âge, il a un véritable intérêt pour la politique et se connaître pour ses idéaux radicaux.

Il est victime de violentes crises d'asthme dont la première se manifestera à l'âge de 2 ans mais est un athlète : il joue au rugby et se fait même surnommé "Fuser" qui est la contraction de "furibundo" qui signifie furibond et du nom de sa mère "Serna" à cause de son aggressivité sur le terrain. Pendant les longues périodes de repos suites à ses crises d'asthme, il nourrit son goût pour la littérature et apprécie notamment les oeuvres de Pablo Neruda, Jack London, Jules Verne, Victor Hugo, Emilio Salgari, Sigmund Freud, Karl Marx, Jean-Jacques Rousseau, Simone de Beauvoir, etc...

Il commence des études d'ingénierie, mais, suite au décès de sa grand-mère paternelle, il se dirige vers la médecine et pendant ses années d'études, il entreprendra plusieurs voyage dont le plus connu est son premier voyage à travers l'Amérique Latine avec son ami Alberto "Mial" Granado.

"VOYAGE A MOTOCYCLETTE"


Ce voyage déroule entre janvier et août 1951. Alberto a réussi à convaincre Ernesto de prendre une année sabbatique pendant ses études afin de réaliser leur projet de longue dâte : visiter l'Amérique Latine "là où on ne connaît que dans les livres" comme écrivait Guevara dans son journal, plus tard publié et intitulé "Voyage à motocyclette". Le périple va se faire sur une Norton 500 de modèle 39 baptisée "La Poderesa", la Rigoureuse en français et il vont traverser l'Argentine, le Chilie (ils devront se séparer de la Poderesa car elle a donné son dernier souffle et vont devoir continuer la route à pied ou en auto-stop), la Cordillère des Andes où ils vont travailler quelques semaines dans une léproserie avec Hugo Pesce qui était un grand léprologue, ils vont descendre l'Amazonie jusqu'en Colombie en pleine "Violencia" et vont se séparer au Vénézuela. Puis, Guevara va aller dans un avion de marchandise en direction de Miami pour une durée pas encore déterminée. Il y sera bloqué pendant 2 semaines et dira qu'elles ont été les pires semaines de sa vie" particulièrement à cause de la ségrégation raciale qui l'a profondément choqué.

Il rentrera à Buenos Aires pour terminer ses études et réussira 15 examens en cinq mois et devient donc docteur.


SECOND VOYAGE ET LA REVOLUCION CUBANA

Une fois diplômé, il repart sur les routes mais sans aucunes prommesses de retours à Buenos Aires. Il passe par tout les pays d'Amérique Latine jusqu'au Mexique où il rencontrera un jeune exilé du nom de Fidel Castro Ruz qui va changer sa vie à jamais. Cet homme lui parlera de Révolution, de victoire, de gloire, de politique, etc... De quoi faire réver ce jeune Révolutionnaire Léniniste-Marxiste qui sommeille encore. Il partage les mêmes idéaux et les mêmes ambitions que son interlocuteur et accepte donc naturellement de partir avec lui ainsi que de rejoindre le Mouvement du 26 juillet dans une chaîne montagneuse de Cuba, dans la Sierra Maestra où le climat est très désagréable pour vivre et est réputée pour ses températures extrêmes. Ils s'y rendent par bateau, le "Granma", un petit yacht en mauvais étât et qui transporte 82 guerilleros. Une fois, arrivés sur la terre ferme, ils se font attaquer par les troupes de Batista, le dictateur cubain de l'époque. Il y aura une vingtaine de survivants chez les Révolutionnaires. Ils ont le soutient des paysans locaux. Che Guevara et ses compagnons vont passer plus de deux ans dans ces montagnes, il devient "Comandante" et s'occupe avant tout d'entraîner les nouvelles recrues. Il alphabétise et fournit des soins aux guerilleros tout comme aux villages isolés de la Sierra Maestra. Le climat lui causera de nombreuses crises d'asthme.

Le Che est stricte envers l'indiscipline, la trahison et le crime. Par exemple, le 17 février 1957, Eutimo Guerra a commis un acte de trahison en dévoilant leur position à l'ennemi. Fidel Castro demande à ce qu'il se fasse fusillé mais ne donne pas de nom pour l'exécuteur. Che Guevara se dit volontaire devant tout le groupe indécis et l'exécuta avec froideur et dureté. Le lendemain de l'exécution, il a une nouvelle crise d'asthme. Entre 1957 et 1958, une quinzaine d'exécution sont faites sous l'ordre de Guevara dont une personne exécutée devant sa famille pour s'être opposé à la Révolution. Mais, d'un autre côté, Ernesto allait souvent voir Fidel Castro pour éviter les exécutions, soignait lui-même des soldats ennemis et interdisait formellement la torture et les exécutions sur des prisonniers.

Le 31 août 1958, les troupes de Che Guevara et de Camilo Cienfuegos traversent 600 kilomètres en 6 semaines le tout dans des terres marécageuses et poursuivies par les avions et les patrouilles de Batista afin d'atteindre Escambray.

Le 3 novembre, Batista fait de nouvelles élections dans le but d'adoucir l'opposition générale qui se créé alors à Cuba et de se construire une sortie électorale pour isoler la guerilla. Mais un boycott se manifeste et il n'y a que très peu de participation et cela discrédite le président élu, Andrés Rivero Agüero. Pendant ce temps, du côté des guerilleros, Che Guevara peaufine la formation de ses troupes. Beaucoup de ses hommes élaborent un "commando suicide". Cette action est composée uniquement par des volontaires.

Fin novembre, les troupes du gouvernement attaquent la position de Guevara et de Cienfuegos. Les combats durent une semaine et se termine par de nombreuses pertes du côtés des soldats ennemis (humaines et matérielles). Les guerilleros isolent les garnisons du gouvernement en dynamitant les routes et les voies ferroviaires. Les jours suivants, il y a les capitulations de Fomento, Guayos, Cabaiguan, Placetas et de Sancti Spiritus.

28 décembre, les guerilleros atteignent la ville de Santa Clara qui est surprotégée par les forces de Batista. C'est à dire qu'il va y avoir une bataille de trois jours où les 364 guerilleros vont combattre contre 3200 soldats (Batista a rajouté 2000 soldats dans la ville ainsi qu'un train blindé). La cible prioritaire pour le Che était le train blindé qui sera neutralisé dans la soirée du 29 décembre. Nous pouvons aujourd'hui lire à cet emplacement :

Le 29 décembre 1958 un peloton de 18 hommes de la colonne n° 8 « Ciro redondo » commandé par le capitaine Ramon Pardo Guerra Guile sous les ordres du commandant Ernesto Ché Guevara et avec sa participation directe au déraillement, attaque et s'empare d'un train blindé composé de 2 locomotives et de 18 wagons, avec à bord 408 officiers et soldats et un puissant armement comprenant ; des canons, des bazookas, des lance-roquettes, des mitrailleuses de divers calibres, des fusils et d'abondantes munitions.

Après une heure et demie de combat, les soldats de l'armée rebelle armés uniquement de fusils et de bouteilles incendiaires, obtiennent la reddition de l'ennemi et remportent une brillante victoire militaire.

Gloire aux héros. »


Il s'agit là d'une double-victoire, les guerilleros ont gagné la bataille mais également la Révolution cubaine puisqu'elle représente la chute de Batista qui, d'ailleurs, s'envole quelques heures plus tard avec ses proches en République Dominicaine.

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